L'utilisation des jets privés doit-elle être régulée ?

La polémique des jets privés révèle un débat : faut-il réguler voire interdire les jets privés ? Et vous, qu'en pensez-vous ?

Depuis quelques mois dans les médias, plusieurs polémiques se font entendre autour de l’utilisation excessive de jets privés par certaines personnalités publiques. Il leur est reproché d’utiliser ce type de déplacement de manière excessive et surtout pour des distances ridiculement petites. Ces courts trajets sont lourds en conséquences car ils polluent énormément. Ce genre de pratique fait scandale car pendant ce temps-là, on demande aux classes moyennes et populaires de faire attention à leur consommation et d’économiser l’énergie. Ces polémiques font ressentir aux militants écologistes de l’injustice et de la colère car on demande à des individus lambdas d’apprendre à vivre autrement afin de protéger la planète alors que leur impact environnemental paraît ridicule à côté des personnalités publiques pointées du doigt.

  • Le transport aérien : un secteur déjà très polluant.

Le transport aérien est connu pour être un moyen de déplacement pas du tout écologique : en France il représenterait à lui tout seul 5.3% des émissions de GES et à l’échelle mondiale 2%. Les vols privés à bord des jets sont peu nombreux (de l’ordre de 4% des vols aériens totaux) donc on pourrait penser que leur impact sur la planète est négligeable. Mais est-ce réellement le cas ? 

En France les trajets en jets privés représentent 10% du trafic aérien total et la majorité d’entre eux sont utilisés pour effectuer des distances inférieures à 500 km. Par exemple, un trajet souvent effectué par les utilisateurs de jets privés relie la ville de Paris à Nice :  le jet émet alors 1.8 tonne de co2 à lui tout seul pour transporter seulement une poignée de personnes, tandis qu’en train ce voyage émet 1.6 kg par passager. La différence de pollution entre les deux moyens de transport est tout simplement gigantesque ! 

Ainsi, les utilisateurs de jets privés émettent 700 fois plus de GES que la moyenne des français. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que les classes les plus aisées sont celles qui polluent le plus : les 1% des plus riches en France seraient responsables de plus de 50% des émissions de GES dans le secteur aérien.

  • Quelles sont les polémiques autour des jets privés ?

En avril 2022, en pleine période électorale, l’ancien premier ministre Jean Castex s’est attiré les foudres des français : il a utilisé son jet privé pour effectuer un trajet de seulement quelques minutes dans l'unique but de se rendre à son bureau de vote. Même si légalement rien ne lui interdit de le faire, cela est apparu comme un affront pour les militants écologistes et pour tous les français à qui on demande de fournir des efforts pour l’environnement.

Loin de la sphère politique cette fois-ci, les célébrités américaines sont aussi pointées du doigt. Récemment nous avons pu découvrir le classement des personnalités les plus émettrices de CO2 dû à l'utilisation excessive de leur jet privé sur l’année 2022. C’est avec surprise que la discrète chanteuse Taylor Swift arrive au top du classement cumulant à elle seule plus de 170 vols en jet privé depuis le début d’année, suivie par Jay-Z et les membres de la famille Kardashian. Suite à ces révélations, le constat de l’impact catastrophique des personnes célèbres et riches sur la planète n’a laissé personne indifférent. 

  • La responsabilité des personnes les plus aisées :

La situation est paradoxale : on demande aux classes moyennes et populaires d’apprendre à consommer autrement, à faire attention à leurs déplacements, au type de voiture qu’ils achètent, alors qu’en réalité, les plus gros pollueurs sont les personnes les plus aisées. Seulement 1 % des personnes sont à l’origine de 50 % des émissions mondiales de l’aviation. En seulement une heure de trajet en jet privé, deux tonnes de CO2 sont émises.

Il paraît alors complètement inutile de demander à un Français lambda de fournir des efforts alors que celui-ci émet en moyenne par an 11.5 tonnes de CO2 et de laisser faire certains français issus des plus grosses fortunes comme le patron de LVMH qui à lui seul est responsable de plus de 180 tonnes de CO2 émis dans l’atmosphère. La colère des Français est donc largement justifiée.

  • Un secteur qui a réussi à décoller grâce à la crise du COVID 19 :

La crise du Covid 19 a largement contraint nos déplacements : de nombreux aéroports ont suspendu tout leur vol pendant plusieurs mois, il était alors très compliqué de se déplacer à l’étranger et même de villes en villes. Face à ces difficultés, les hommes d’affaires ont dû continuer à se déplacer pour motif professionnel et ont largement privilégié les vols en jet privé. Par la suite l’utilisation des jets privés s’est étendue aussi aux familles aisées. Afin d’illustrer ces propos l’entreprise VistaJet a récemment déclaré qu’au cours de l’année 2020 le nombre de nouveaux membres utilisant des jets privés avait augmenté de 29%.

Les personnes ayant la capacité financière de se déplacer en jet privé ne se privent plus, cela leur permet de se déplacer aisément de villes en villes sans passer par des gros aéroports et d’éviter de voir leurs vols annulés ou retardés.

  • Faut-il donc interdire les vols en jet privé ?

Certains hommes politiques proposent d’interdire les vols en jet privé, mais est-ce vraiment souhaitable et réalisable ?

Pour le député écologiste Julien Bayou, suite aux multiples polémiques autour du jet privé, cela ne fait aucun doute, il faut bel et bien réguler l’utilisation de ce déplacement, compte tenu des conséquences sur l’environnement. 

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement tente de défendre l’utilisation des jets privés en utilisant des arguments économiques : elle serait créatrice d’emplois et indispensable pour certains hommes d’affaires et hommes politiques devant voyager souvent et se rendre rapidement aux quatre coins du globe. Il tente d’apaiser les polémiques autour des jets privés en assurant que les voyages répondant à des raisons personnelles sont très rares et représentent seulement un petit pourcentage de la totalité des vols.

Après vérification, le secteur des jets privés ne permet pas de créer autant d’emplois que cela, seulement 130 emplois dans ce secteur contre 150 000 emplois rien que pour la SNCF. Les propos de l’ancien ministre de la Santé n’ont donc pas réussi à apaiser la colère des français. L’affaire est donc à suivre, pour voir si une proposition de loi sera votée. 

Et vous, qu’en pensez vous ? 

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